Résumé
Phéochromocytome et hypokaliémie
Mlle H. BOULAYa, M. M. LESOUHAITIERa, Dr M. PRIOU-GUESDONa, Dr O. IONESCOa
a Service d'endocrinologie et maladies métaboliques. Hopital Yves Le Foll, Saint Brieuc
Introduction
L’association HTA – hypokaliémie doit conduire à une recherche d’hyperaldostéronisme primaire (HAP) ou secondaire et d’hypercortisolisme.
Observation
Une femme de 36 ans, sans antécédent ni traitement, a présenté une HTA associée à des myalgies et paresthésies. La kaliémie était basse à 3,3 mmol/L, la kaliurèse inadaptée. Le bilan hormonal montrait une cortisolurie normale, une aldostérone à 855 pmol/L (norme < 405), une rénine à 0.7 mUI/L (norme > 2.8), un rapport aldostérone/rénine à 171 (norme < 64). Après test de charge sodée, l’aldostérone était insuffisamment freinée à 190 pmol/L, en faveur d’un HAP. Le scanner montrait une lésion surrénalienne gauche de 23 mm, de densité spontanée mesurée à 37 UH. L’hypothèse diagnostique initiale était donc un adénome de Conn. Dans le cadre du bilan préopératoire et malgré l’absence de symptomatologie évocatrice de phéochromocytome, les dérivés méthoxylés ont été dosés. La normétanéphrine plasmatique était élevée à 5,32 nmol/L (norme < 0.93) et la normétanéphrine urinaire à 1707 µg/24 h (norme < 400), la métanéphrine était normale. Il n’existait pas d’hyperfixation à la scintigraphie MIBG-iode 123.
La patiente a été opérée après alpha/beta blocage devant la suspicion de phéochromocytome. Le diagnostic anatomopathologique est un phéochromocytome sans contingent minéralocorticoïde. En post-opératoire, la pression artérielle et la kaliémie se sont normalisées sans traitement.
Discussion
A notre connaissance, aucun cas de phéochromocytome associé à une hypokaliémie n’a été décrit dans la littérature. La physiopathologie de cet hyperaldostéronisme reste incertaine. Ce cas clinique montre l’intérêt du dépistage systématique du phéochromocytome avant une chirurgie surrénalienne.
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