Résumé
L'agressivité du cancer oncocytaire thyroïdien :a propos d'un cas
Dr M. EL MOKHTARIa, Dr M. AMJADb, Dr R. MOUSSAIDb, Pr G. BELMEJDOUBb
a Service d’endocrinologie et maladies métaboliques, Hôpital militaire d’instruction Mohammed V, RABAT ; b Service d’endocrinologie et maladies métaboliques, Hôpital militaire d’instruction Mohammed V de Rabat., RABAT
Introduction
Les tumeurs vésiculaires oncocytaires de la thyroïde sont reconnues actuellement comme une entité anatomoclinique particulière, se différenciant des tumeurs vésiculaires par une évolution plus péjorative et par une insensibilité à l'iode radioactif avec métastases plus accrue pour les carcinomes.
Nous exposons, à travers un cas clinique et une revue de littérature, les particularités des tumeurs oncocytaires de la thyroïde marquées essentiellement par leur évolution péjorative.
Observation
Nous rapportons le cas d'un patient agé de 70 ans suivi pour un goitre en euthyroïdie clinique et biologique. L'échographie objective un goître multihétéronodulaire. L’étude anatomopathologique de thyroïdectomie totale retrouve un carcinome vésiculaire oncocytaire infiltrant massivement les deux lobes avec présence d'emboles lymphatiques et multiples ADP cervicales. L’évolution à moyen terme est caractérisée par une augmentation excessive du taux de thyroglobuline passant de 69 à 27000 ng/ml, le bilan d'extension est en faveur de métastase pulmonaire avec localisation secondaire parapharyngé et métastase GG inaccessible chirurgicalement. L’irrathérapie dont l’intérêt reste très discutée a du être effectuée.
DISCUSSION
Le cancer vésiculaire survient plus tard, vers l'âge de 50 ans en moyenne. Sa diffusion se fait par voie hémato-gène. On distingue le carcinome vésiculaire encapsulé à invasion minime du carcinome vésiculaire franchement invasif de pronostic plus réservé. Les particularités du carcinome vésiculaire oncocytaire doivent être soulignées: il peut récidiver localement sur le mode ganglionnaire et donner des métastases viscérales, il est inaccessible au traitement radio-isotopique. D'où la nécessité d'une réévaluation des modalités thérapeutiques et d'une surveillance régulière et rapprochée avant le stade de métastase.