Résumé
Physiopathologie du diabète insipide de la grossesse, à propos de deux cas
Dr V. ZHYGALINAa, Dr L. NICOLLET-BAROUSSEb, Dr A. BLANCHARDa
a Centre d'investigation clinique, HEGP, APHP, Paris ; b Explorations fonctionnelles rénales, HEGP, APHP, Paris
Introduction
Le diabète insipide gestationnel est une pathologie rare (5/100 000 grossesses) survenant généralement au troisième trimestre. Il est en rapport avec la vasopressinase placentaire qui peut soit expliquer le diabète insipide, soit décompenser un diabète partiel, comme représenté ici par deux cas.
Méthodes
L’activité vasopressinase a été mesurée chez deux femmes devenues polyuriques au troisième trimestre et comparée à l’activité mesurée chez deux femmes : une non gestante et une au troisième trimestre d’une grossesse simple. L’activité était quantifiée par le pourcentage d’ADH radioactive dégradée après 30 minutes d’incubation dans le plasma.
Résultats
La première patiente avait une grossesse triple trichoriale, une polyurie à 5 l/24h, un taux d’ADH indétectable, et une activité vasopressinase de 85%, contre 15% au cours de la grossesse normale au même terme, et 0 % chez la témoin non enceinte. La patiente a été traitée avec succès par du dDAVP, résistant à la vasopressinase. La deuxième patiente avait une polyurie à 7.5 l/24h, un taux d’ADH indétectable, mais une activité vasopressinase nulle.
Conclusion
Dans le premier cas, l’activité vasopressinase majeure conforte le diagnostic de diabète insipide gestationnel sur grossesse multiple. L’activité vasopressinase nulle chez la deuxième patiente élimine ce diagnostic. Ces exemples illustrent le fait que, en dehors de la présence d’une masse placentaire très augmentée, le diagnostic d’un diabète apparu au cours de la grossesse est, jusqu’à preuve du contraire, en rapport avec un diabète insipide partiel décompensé par l’augmentation de la clairance métabolique de l’ADH et/ou l’abaissement du seuil de la soif.
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