Résumé
Association d’une thyroïdite à d’autres atteintes auto-immunes : à propos d’un cas
D. Ben Sellem*a (Dr), L. Zaabara (Dr), B. Dhaouadia (Dr), B. Letaiefa (Dr), MF. Ben Slimenea (Dr)
a Service de Médecine Nucléaire, Institut Salah Azaiez, Tunis, TUNISIE
* bensellem_dorra@yahoo.fr
Introduction : l’hyperthyroïdie peut avoir diverses étiologies, la thyroïdite en est une. L’association à d’autres atteintes auto-immunes définit les polyendocrinopathies type II ou III. Le but de ce travail est de rapporter un cas de thyroïdite au stade de thyrotoxicose et d’insister sur l’importance de la concordance des éléments diagnostiques.
Observation : patiente âgée de 66 ans, aux antécédents de diabète type 1 depuis 7 ans, suivie pour une hépatite chronique auto-immune (Ac anti-muscles lisses positifs, anti-MLK et anti-cytoplasme en cours).
Elle présente depuis un an une hyperthyroïdie clinique et biologique non traitée. Elle nous a été adressée en Médecine Nucléaire pour irathérapie. Devant l’association de deux maladies auto-immunes, un dosage des anticorps spécifiques a été demandé. Le bilan immunologique ainsi réalisé est revenu négatif pour ce qui est des anticorps anti-récepteurs de la TSH, des anticorps anti-peroxydase et des anticorps anti- thyroglobuline. Une scintigraphie à l’Iode 131 a été évocatrice d’une thyroïdite avec une fixation faible et hétérogène.
Discussion : Ce cas montre encore une fois la diversité des formes cliniques et/ou biologiques que peut présenter la thyroïdite avec en particulier l’absence de l’élévation du taux des anticorps spécifiques qui contraste avec ce qu’on retrouve généralement dans la majorité des thyroïdites. La place de la scintigraphie au 99mTc et/ou à l’131 ou 123I reste donc toujours d’actualité afin de mieux orienter la conduite à tenir thérapeutique, et d’éviter éventuellement, comme dans ce cas, une irathérapie abusive.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.