Résumé
Prolactinome et maladie cœliaque : est-il une coïncidence ou existe-il un lien de causalité ?
Dr K. RIFAIa, Dr M. BENKACEMa, Dr A. GUERBOUBa, Pr S. ELMOUSSAOUIa, Pr G. BELMEJDOUBa
a Hopital militaire d'instruction Mohammed V, Rabat
Introduction :
Les adénomes à prolactine constituent la cause la plus fréquente d’hyperprolactinémie non médicamenteuse avec une prévalence de 70% des adénomes hypophysaires. Leur association à la maladie cœliaque reste exceptionnelle.
Observation :
Patient de 36 ans, suivi pour macroprolactinome depuis l’âge de 20 ans dont le diagnostic est posé cliniquement devant un retard staturo-pondéral avec impubérisme et biologiquement devant une prolactinémie augmentée à 300 ng/ml et morphologiquement sur la découverte d’un macroadénome invasif de 3*2cm ,le patient est opéré par voie transsphénoïdale ,les suites opératoires sont marquées par l’ installation d’un panhypopituitarisme pour lequel le patient est mis sous opothérapie substitutive, l’évolution est marquée par la récidive du macroadénome avec reprise du traitement par les agonistes dopaminergiques (6Cp/semaine).
Sur le plan fonctionnel, le patient rapporte des diarrhées chroniques, avec stigmates biologiques de malabsorption, le dosage des AC anti-endomysium est positif et la FOGO objective une raréfaction des plis duodénaux avec à l’examen anatomopathologique une atrophie villositaire totale, le patient est mis sous régime sans gluten avec bonne évolution clinico-biologique.
Discussion/ Conclusion :
Il est de plus en plus évident que la prolactine peut être impliquée dans la régulation du système immunitaire. La mise en évidence de récepteurs de la prolactine et d’une synthèse de prolactine dans les lymphocytes périphériques humains renforce l’idée que la prolactine exerce ce rôle immunomodulateur. De plus, l’implication de la prolactine dans certaines pathologies auto-immunes a été aussi avancée avec une efficacité de la bromocriptine dans des lupus ou des uvéites auto-immunes chez l’animal.
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